Mon fils de 5 ans revient de l’école où il me dit que les autres se sont foutus de sa gueule parce que quand on lui a demandé ce qu’il avait fait hier soir, il a répondu avoir dormi… (Il se couche autour de 20h, levé autour de 6h30).
Ça m’a fait réfléchir : au boulot, ça dérange personne d’avoir les collègues prendre 3-4 pauses de 15 min par jours pour aller fumer, mais si je veux faire une sieste de 15 min je suis un gros branleur. L’organisation est clairement faite pour éviter qu’on puisse même le faire.
Pour rappel dormir, y compris faire une sieste, c’est excellent pour la santé, en particulier des enfants en pleine croissance (pas fumer par contre). Et je vois pas en quoi je suis moins disponible pour une urgence si je dort 15min sur place.
C’est pas dormir en soi, je pense. C’est le fait de “ne rien faire”, ce dont dormir fait partie.
Autour de moi, y’a plein de monde qui dort beaucoup, mais même eux le vivent comme un plaisir coupable, genre “Lol j’ai passé le weekend à dormir, je suis une merde”. Mais en même temps, moi qui ne dors pas beaucoup, si je dis que j’ai passé le weekend sur le canapé à jouer à Stellaris (et c’est ce qui me ressource et me redonne de l’énergie) je passe aussi pour une grosse merde.
Dans l’esprit collectif, il faut faire. Toujours. Et des trucs qui te font physiquement bouger, d’ailleurs. Ça sera mieux accueilli si je dis que je suis allé voir une expo sur un sujet X un weekend que si je dis que j’ai fait un marathon de documentaires sur le même sujet.
Pour les pauses au boulot, par contre, je pense que c’est différent. C’est juste qu’il y a très clairement un double-standard dont bénéficient les fumeurs sur tous les autres.
Bon point.
Il y a effectivement une conception assez répandue selon laquelle certaines activités ont plus de valeur que d’autres. Après, plus le temps passe, plus j’ai tendance à complètement ignorer cette hiérarchisation. Ça m’arrive souvent de décliner une invitation à un évènement social et passer la soirée à me ressourcer seul chez moi. Je dis juste que j’ai “d’autres plans”, ce qui au final est tout à fait vrai.
Assez d’accord sur le “faire qqchse”, mais c’est justement ce que je trouve paradoxale. La quantité de gens (dont ma copine) qui considèrent que dormir est une perte de temps m’effare (surtout si à la place c’est scroller jusqu’à 1h du mat…).
Dormir c’est la condition de possibilté de faire qqchse et d’être performant à le faire : apprentissage, réalisation de tâches complexes intellectuelles, physiques ou sociales, résolution de problèmes… Si je dis avoir trop faim et besoin de manger, ou besoin de pisser, pas de problème. Mais être crevé et avoir besoin d’une sieste là je suis un extraterrestre, c’est bien balo mais tu vas bouger ton cul mon gars…
Je suis convaincu que la qualité du travail des gens, et leur qualité de vie au travail, seraient bien meilleure si les gens qui en ont besoin pouvaient faire une sieste, et indirectement pour leur collègues du coup (bon pas 2h bien sur)
Plus largement dans la société, on devrait rajouter dormir à la campagne “manger équilibré et bouger”